Il était une fois dans le monde merveilleux des startups qui créent des solutions et plateformes voulant changer le monde, de gentils fondateurs qui se font voler leur idée révolutionnaire par de méchants entrepreneurs qui font le même produit…Et après multiples péripéties et batailles, les gentils finissent par triompher et leur société est valorisée à des millions de dollars sur le marché. Ok, je m’arrête là. Je crois que si la création d’entreprises ressemblait à un conte de fées ça se saurait!
Et par là je fais allusion aux nombreux échos que nous avons eu ces derniers temps de startups françaises qui recevaient des mises en demeures de sociétés concurrentes, ou encore qui s’engageaient dans des poursuites judiciaires avec d’autres startups, parce qu’elles ont développé le même concept.
En fait, il n’y a tout simplement pas de bon ou de mauvais personnage dans ce genre d’histoires, il y a juste des bons ou des mauvais produits, et celui qui est le mieux exécuté convaincra mieux les utilisateurs. Et par exécution j’entends aussi bien le développement technique que la stratégie marketing du produit, qui eux peuvent réellement faire la différence au près des utilisateurs. Le recours à la justice pour des supposés « vols d’idées surtout quand il s’agit de startups est clairement exagéré et loin d’être bénéfique pour l’écosystème entrepreneurial en général.
Certains marchés sont assez larges pour voir plusieurs acteurs concurrents cohabiter sainement, d’autres secteurs plus restreints font que l’arrivée de cette concurrence est un peu plus embêtante. Mais dans tous les cas, il vaudrait mieux concentrer ses efforts à améliorer son produit, pour qu’il puisse rivaliser avec les autres ou même à changer d’orientation à sa production, plutôt que de dépenser son énergie en procédures judiciaires, surtout entre jeunes entreprises où cette énergie peut être allouée à bien autres choses! D’ailleurs le débat n’a même pas lieu d’exister, on ne peut pas voler une idée puisqu’une idée ne peut tout simplement pas être déposée. Il est possible de déposer un nom, une marque, un prototype ou une maquette mais pas une idée. Et heureusement, car si c’était le cas, la création en aurait pris un sacré coup.
Toutefois en faisant un rapide sondage auprès de quelques startups qui m’entourent, quasiment toutes ont reçu à un moment ou un autre de leur lancement une lettre de mise en demeure, d’une autre startup du même secteur avec un modèle plus ou moins similaire. Une procédure donc plutôt courante mais qui peut être au pire des cas décourageante et au meilleur des cas faire perdre pas mal de temps précieux aux deux startups. Le plus étonnant dans ce type d’affaires est qu’il ne s’agit pas de géants du web avec de vrais départements juridiques s’attaquant à de nouveaux arrivés sur le marché mais tout simplement de jeunes startups entre elles. Et la question évidente qui vient à l’esprit est : A ce stade là, n’ont-elles pas mieux à faire ?
D’autant plus que souvent il n’y a pas de suite concrète à ce type de courrier, à moins qu’il ne s’agisse d’un nom de marque ou d’un prototype technologique déposé. Malheureusement puisque ce sont des affaires classées sans suite, la grande majorité de nos sources ne préfèrent pas qu’on dévoile leurs cas publiquement, donc je ne peux vous communiquer de noms mais si j’avais pu le faire la liste aurait été bien longue! On peut citer tout de même une des rares sociétés à avoir rendu publique ce type de démarches en postant une copie de la lettre reçue sur le blog de la startup que vous pouvez consultez ici.
Tout cela pour dire que souvent ces créateurs d’entreprises innovantes (ou pas) se trompent un peu de champ de bataille, c’est plus une guerre d’exécution dans ce secteur qu’une guerre d’idées, et si toutes vos ressources sont mises au service de la réalisation de votre produit c’est le marché qui déterminera le « gagnant et non une lettre rédigée par vos avocats bienveillants.
Si vous avez aussi d’autres témoignages à partager concernant ce sujet, n’hésitez pas à nous en faire part sur les commentaires.
Via: TechCrunch France
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